LENTEURS DANS L’APPLICATION DES RECOMMANDATIONS DE L’AUDIT DU FICHIER ELECTORAL: Les craintes d’une diplomate européenne

Publié le par farbasy

drapeuro-1-.jpgA neuf mois de la présidentielle, une diplomate européenne presse le comité de veille du processus électoral d’accélerer le rythme dans l’application des recommandations les plus urgentes de l’audit du fichier électoral. Ce, pour l’organisation en 2012 d’élections crédibles et transparentes.

Des inquietudes, il en existe à propos de l’application des recommandantions de l’audit du fichier électoral. Cette reserve est sérieuse et vient du cercle des bailleurs de fonds étrangers qui ont rendu possible une telle opération de toilettage. Selon Stéphanie Masure chargée du suivi politique à la délégation de l’Union européenne basée à Dakar, il existe des contraintes de temps qui sont énormes à propos de l’application des récommandations urgentes pour les besoins des échéances électorales de 2012. Cette diplomate en poste au Sénégal a fait cet aveu vendredi, à l’occasion d’un déjeuner de presse organisé en l’honneur de Dominique Dellicour, nouvel ambassadeur, chef de la délégation de l’Ue. A préciser que les récommandations, dont parle Stéphanie Masure, sont au nombre de près de 50. A long terme, ce sont 108 suggestions des experts européens et américains qui devraient être prises en compte pour un fichier électoral irréprochable.  

A neuf mois de la présidentielle, le comité de veille sur le processus électoral en charge d’appliquer ces recommandations vient à peine de débuter ses travaux après plusieurs mois de retard causé par des tiraillements entre le pouvoir et l’opposition à propos de la personnalité devant précider ce cadre. Au termes de leur mission les auditeurs ont clairement dit que « l’utilisation du fichier électoral résultant de la prise en compte des recommandations minimales énoncées ne saurait faire l’objet d’objections sur le plan de l’adéquation technologique pour la tenue des échéances électorales de 2012 ». Autrement dit, le fichier ne saurait être crédible pour les prochaines échéances électorales sans la prise en compte de leurs recommandations. Il se trouve que parmi ces recommandations figurent quelques retouches du code électoral. En effet, les experts européens et américains préconisent d’inclure dans le code électral une définition de la notion de résidence. Mais, pour y arriver il faut convoquer la classe politique pour une revue de ces textes, ce qui est loin d’être quelque chose de simple. On se rappelle qu’en décembre 2009, l’opposition avait boycotté pareille rencontre pour protester contre la personnalité du ministre de l’Intérieur qui présidait cette concertation. Elle avait exigé la désignation d’une figure neutre comme condition de sa participation, exigence qui jusqu’à présent n’est pas encore satisfaite par le président de la République. On verrait mal, à peine 9 mois d’une présidentielle qui risque de crisper d’avantage les antagonismes, la totalité de classe politique participer sereinement à une autre revue du code électoral. A moins que le comité de veille sur le processus électoral présidé par le sociolgue El Mazid Gueye ne s’occupe de cette tâche. 

L’application des recommandations des auditeurs est d’autant plus urgente que ces suggestions ont toutes pour but de favoriser l’organisation de prochaines élections sincères et transparentes. Ainsi, urge t-il, selon ces experts occidentaux d’identifier systématiquement les photographies qui peuvent gêner la reconnaissance de l’électeur dans la bureau de vote, d’améliorer la formation des membres de bureau de vote pour une reconnaissance faciale rigoureuse et systématique du porteur de carte d’électeur, reviser la définition des lieux de vote par rapport à la cartographie électorale, sensibiliser les jeunes adultes à faires les démarches pour obtenir une carte nationale d’identité puis pour obtenir une carte d’électeur pour obbtenir une liste électorale évoluant avec la population…

En montrant ses craintes à propos de l’application avant 2012 de ces recommandations, Stéphanie Masure interpelle le comité de veille du processus électoral. Il revient maintenant à cette structure composée de représentants de partis du pouvoir, de l’opposition, de membres de la Cena, des ministères de l’Interieur et des Affaires étrangères ainsi que de plénipotentiaires de l’Ue, l’Usaid et de la République fédéraleAllemagne, d’accéler son rythme de travail. Ce, parcequ’un fichier électoral opaque et défectueux peut être une source de conflit post électoral en Afrique.

Farba Alassane SY

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