Viva Sénégal

Publié le par farbasy

drapeau senegal[1]Sans tomber dans un chauvinisme béat, les Sénégalais ont de quoi être fiers d’eux même et de leur pays. En cette année de grâce 2012, montrer sa fierté d’être citoyen du Sénégal, une nation respectable admirée et adulée à travers le monde, ne saurait être preuve d’une manifestation excessive  et naïve de patriotisme. Au contraire, ce serait reconnaître les efforts déployés par les compatriotes afin de surmonter les nombreuses épreuves qui ont balisé le processus électoral ayant abouti à la seconde alternance politique de l’histoire du pays. Il faut le rappeler, l’issue heureuse de la dernière élection présidentielle n’est pas seulement à mettre à l’actif des candidats Macky Sall et Abdoulaye Wade. Ce « happy end », on le doit surtout au peuple qui a joué pleinement son rôle pour le maintien du triple A démocratique du Sénégal. De la mémorable journée de révolte du 23 juin 2011, lorsque les Sénégalais se sont dressés comme un seul homme pour contester la suppression du second tour, aux activités citoyennes de veille sur les opérations de vote lors des deux tours de la présidentielle, le peuple a pesé de tout son poids pour que sa voix soit entendue. Il a administré à la face du monde une belle leçon de civisme et de patriotisme en refusant d’user de la violence pour congédier un vieux président qui n’a que trop fait souffrir le pays. A une époque où c’est tendance de chasser les chefs d’Etat par la clameur populaire et le bruit des canons, une petite nation d’Afrique occidentale a prouvé qu’une révolution est belle et bien possible par les urnes. En d’autres termes, une « Soft Revolution » ne relève pas de l’utopie. A condition bien sûr que le peuple fasse preuve de maturité et sache sécuriser son vote en s’impliquant pleinement dans le processus électoral. C’est l’occasion de mentionner le rôle Ô combien important joué par Twitter et, plus dans l’ensemble, les réseaux sociaux pour la transparence des scrutins du 26 février et 25 mars 2012. Plus vite que les radios, les petits messages de Twitter ont marqué de leur empreinte les dernières compétitions électorale en rendant compte à la minute près des incidents et irrégularité ainsi qu’en publiant les résultats des bureaux de vote tout juste après les dépouillements. Par cette vigilance accrue des citoyens, toute velléité de fraude a pu être étouffée dans l’œuf.

In fine, les Sénégalais ont bel et bien montré que la démocratie peut prospérer dans un pays pauvre dénué de ressources naturelles conséquentes. A côté d’un Nigéria avec son pétrole, de la Guinée avec ses nombreux minerais dont le plus célèbre est le bauxite, de la Côte d’ivoire et ses sols fertiles, du Gabon avec son pétrole et sa forêt dense, de la Mauritanie avec ses eaux poissonneuses et son fer, notre pays fait figure de déshérité avec ses modestes phosphates, son sol aride où même les arachides ont besoin d’engrais pour pousser, et sa façade maritime qui manque de plus en plus de poissons. Cependant, le Sénégal est riche d’une denrée rare et cotée: ses ressources humaines de qualité. Et sans être chauvin, cela vaut bien un rugissement.

Farba Alassane SY

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