SIT-IN IMPROVISE DE L'OPPOSITION DEVANT LE MINISTERE DE L'INTERIEUR:Bennoo assiège Ousmane Ngom

Publié le par farbasy

P5310704-1-.JPGL'opposition a effectué hier une bravade contre Ousmane Ngom en venant dénoncer devant le ministère de l'Intérieur le meurtre du jeune Malick Bâ par les gendarmes de Sangalkam. Visiblement surpris par le pied de nez des leaders Bennoo qui ont « osé » les narguer devant leur quartier général, les autorités policières ont utilisé la manière forte pour déguerpir les camarades de Dansokho. De même, les forces de l'ordre ont interpellé deux caméramen d'ATN. 

 

Les dirigeants du ministère de l'Intérieur ont eu hier la surprise de leur vie en voyant débarquer les leaders de Bennoo devant les locaux de leur quartier général. Ils étaient presque tous présents les chefs de fil de l'opposition, à l'exception d'Ousmane Tanor Dieng en tournée politique dans les régions de Tamba et Kédougou, à être venu à la place Washington pour dénoncer le dernier découpage administratif et le meurtre du jeune Malick Bâ par des éléments de la gendarmerie. Même Amath Dansokho, pourtant malade, était dans cette équipée guerrière en compagnie entre autre de Moustapha Niasse, Landing Savané, Macky Sall, Magatte Thiam, Charles Gueye et près d'une quinzaine d'autres chefs de partis et figures emblématiques de l'opposition. Tout ce monde s'est placé devant la porte principale du ministère de l'Intérieur pour improviser un sit-in. Pendant près de 10 minutes, les opposants ont occupé les lieux puis lu, par la voix du professeur Dialo Diop, leur discours portant sur les derniers événements douloureux survenus à Sangalkam. Ils ont eu le temps de faire passer leur message devant les cameras de télévision et les journalistes dépêchés sur place en catastrophe, avant que les policiers ne viennent tenter d'interrompre la manifestation. C'est d'abord, un auxiliaire de police qui est venu pour tenter de déloger la foule. Mais mal lui en a pris puisqu'il s'est vu tourner en bourrique par les leaders de Bennoo. « Vous ne savez pas que vous parler à un ancien Premier ministre et ministre de l’Intérieur », lui a répondu sèchement Macky Sall qui voulait apparemment l'intimider. Devant le mur de dédain de Dansokho et compagnie, le policier a été obligé de capituler.

Macky sall et Abdoulaye Bathily malmenés

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Mais le répit sera de courte durée pour les manifestants puisque les dirigeants de la police descendront de leurs bureaux pour en découdre avec les opposants qui ont « osé » les narguer ostensiblement devant toute la presse. Codé Mbengue, directeur générale de la police nationale est sorti en personne pour faire dégager les manifestants. En retrait par rapport à la foule, il a donné des instructions à ses hommes pour s'occuper de l'affaire. C'est ainsi qu'un commissaire visiblement nerveux est venu chasser les Niasse, Dansokho et autres comme des malpropres. «Quittez ici, faites les dégager », a il ordonné à ses subordonnés, qui avaient ainsi le quitus pour casser de l'opposant. Abdoulaye Bathily et Macky Sall, qui voulaient faire de la résistance, en ont fait les frais puisqu'il a fallu de peu pour qu'ils soient humiliés par ces derniers. En effet, les leaders de la Ld et de l'Apr ont échappé de justesse à une bastonnade s'ils n'avaient pas finalement abdiqué en allant rejoindre leurs véhicules respectifs. C'est dans ces conditions qu'une interview que Macky Sall accordait à Kotch et Le Quotidien a été écourtée. « Vous avez vu par vous même le refus de nous laisser exprimer nos opinions. Cela montre que le pouvoir aujourd'hui est affolé et combien il compte sur le répresssion pour empêcher au citoyens de dire leur ras le bol. Mais c'est peine perdu parce que nous continuerons à manifester ». Telles sont les quelques phrases que le leader de l’Apr a eu le temps de placer avant d'être déguerpi par les forces de l'ordre.

Deux cameramen d'ATN interpellés

Dans leur furie répressive, les hommes de Codé Mbengue ont interpellé deux cameramen d'Atn qui ont eu le tort de filmer les altercations. Visiblement, la police cherchait à prendre possession de toute image compromettante. Mais c'est peine perdue puisque d'autres cameramen ont réussi à s'échapper. C'est ainsi que prit fin aux environs de 16h15 le sit-in improvisé de Bennoo. Toutefois, les camarades de Dansokho disent qu'ils ont réservé d'autres surprises au pouvoir dans les prochains jours. En réaction à l'acte des policiers, Zahra Iyane Thiam d'Uds/innovation attaque. «Le pouvoir ne respecte pas la population dans la mesure où les responsables du Pds clament haut et fort que le droit de marche est consacré dans la constitution. Nous voyons que tel n'est pas le cas », s’insurge t-elle.

Même les journalistes ignoraient le plan de Bennoo

Plutôt dans la journée, les leaders de l'opposition avaient tenu une conférence au domicile d'Amath Dansokho. C'est là qu'ils ont apparemment muri leur plan. Les nombreux journalistes venus couvrir la rencontre n'ont pas été informés du projet d'équipée au ministère de l'Intérieur. Lorsqu'ils ont été invités aux environs 15h20 à suivre les opposants vers une destination inconnue, ils ne se doutaient pas qu'ils allaient se diriger vers le ministère de l'Intérieur. Comme les policiers en factions en ville, ils ont été surpris de voir les nombreux 4X4 se garer devant le quartier général de Me Ousmane Ngom.

Farba Alassane SY

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