LE CANDIDAT UNIQUE DE L'OPPOSITION BENINOISE BATTU PAR YAYI BONI:La débâcle de Houngbédji, un avertissement Bennoo

Publié le par farbasy

Le candidat unique de l'opposition vient d'être battu au premier tour par Yayi Boni à l'issue de la présidentielle béninoise du 13 mars dernier. Par contre, l'opposition ivoirienne a triomphé en allant dispersé à l'élection. Est ce la fin de du mythe de la candidature unique?

Une victoire par KO au premier tour face au candidat unique de l'opposition la plus représentative, telle est la prouesse réalisée par le président béninois Yayi Boni au lendemain de la présidentielle du 13 mars dernier. Avec 53% des voix contre 35% pour Adrien Houngbédji, candidat de la large coalition « l'Union fait la nation », le chef de l'Etat du Bénin lustre ainsi son fauteuil présidentiel pour un bail de cinq ans. Avec cette défaite surprise de l'opposition béninoise pourtant unie lors de ces joutes électorales, les théoriciens de la candidature unique dans Bennoo Siggil Senegaal sont avertis. Cette option est-elle la meilleure pour triompher contre Wade en février 2012? Les nouvelles venant de Cotonou semblent donner le verdict: la candidature unique de l'opposition n'est pas forcément gage de victoire électorale.

Fort du soutien de dix formations politiques parmi lesquelles le Psd de Bruno Amoussou et le Rb de Léhady Vinagnon Soglo, fils de l'ancien président Nicéphore Soglo, Adrien  Houngbédji n'est pas parvenu à battre l'actuel locataire du palais de la Marina. En le choisissant comme son candidat unique en avril 2010, la coalition « L'Union fait la nation » était pourtant sûre de son bon choix. Adrien Houngbédji était, en effet, le candidat de l'opposition le mieux placé à la présidentielle de 2006 avec 24,23% des voix devant Bruno Amoussou qui avait amassé 16,52% de voix et Léhady Soglo avec ses 8,54% de voix. Un score qui lui valu d'être qualifié au second tour à l'issue duquel il sera battu par Yayi Boni par un score de 74,51%. Afin de s'unir au sein d'une coalition, Soglo et Houngbédji ont  mis à terre leur rivalité datant de 1996 lorsque le second avait lâché Nicéphore Soglo au second tour pour soutenir Mathieu Kérérou, occasionnant ainsi sa perte du pouvoir. Dans les clauses de la coalition « L'union fait la nation », il était établi que Léhady Soglo, en plus d'être directeur de campagne de Houngbédji, sera le candidat de l'alliance en 2016. Mais en dépit de ces toutes garanties, Adrien Houngbédji n'a visiblement pas bénéficié de report de voix de l'électorat du Psd et du Rb. En faisant le total des scores de Houndbédji, Soglo et Amoussou en 2006, on obtient 49,29% de voix, soit presque la victoire. Or, le candidat de « L'union fait la nation » n'a pu récolter que 35% de voix à l'issue de la présidentielle de mars 2011. Cherchez l'erreur. Pour l'heure, le perdant  conteste ces résultats et accuse un processus électoral chaotique. Un tel scénario ne risque t-il pas de se reproduire dans un an au Sénégal? Les militants socialistes sont-ils prêts à voter pour Moustapha Niasse si ce dernier est retenu candidat de Bennoo. De même, est ce que les progressistes accepteront de se ranger derrière Ousmane Tanor Dieng? Rien n'est moins sûr.

A près de 11 mois de l'élection présidentielle, l'opposition sénégalaise réfléchit toujours sur sa stratégie électorale pour battre Wade. Deux théories s'opposent: candidature unique contre candidature plurielle. Cependant, les faits semblent donner raison à la seconde thèse. Après avoir choisi un candidat unique, l'opposition béninoise vient de mordre la poussière au premier tour. De même, l'opposition ivoirienne est parvenue à battre le président Gbagbo en allant dispersé au premier tour pour s'unir au second. Reste à savoir, si les cas béninois et ivoiriens pourraient influer  sur la décision de la coalition Bennoo Siggil Senegaal.

Farba Alassane SY

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